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Musique japonaise, étrangère

Marianne, 1er février 1933

Article mis en ligne le 20 octobre 2010
dernière modification le 18 octobre 2010

Marianne, 1er février 1933

[Il faudrait refaire une photocopie du microfilm de Marianne pour cette critique, car toute une partie est quasiment incompréhensible.]

Un disque japonais. Nous sommes si affamés de renseignements sur la musique populaire des pays lointains, qu’il faut savoir gré à “Gramophone” d’avoir inscrit celui-ci à son catalogue. Le
Chant du Faucheur, “la Chanson de la récolte du riz” pensez si j’étais en apppétit ! Hélas, Mlle Ayako Ogino chante a plein gosier, comme une bonne élève du Conservatoire. La voix est belle. mais la technique (comme, du reste, l’arrangement orchestral) est à tel point occidentale, qu’on reste un peu déçu. On imagine dans ces chants de métiers d’Extreme-Orient, des modulations beaucoup plus expressives, et beaucoup moins de déclamation.

Les catalogues étrangers des grandes maisons, comme la “Voix de son Maître”, “Columbia”. Polydor, contiennent des trésors. Il faut connaitre certaines bonnes adresses, à Paris, pour se les faire communiquer, et les pouvoir compulser. Faire ensuite venir un disque de là-bas est toute une affaire En tout cas, difficile de les entendre avant la commande.

Certes les maisons que je viens de citer font, par moments, un effort pour mettre dans la circulation quelques disques hellleniques, arabes, siriens, catalans. Mais qu’est-ce que cet échantillonnage. auprès des richeses insoupçonnées que contiennent, par exemple, les catalogues chinois et indiens de "Gramophone", les catalogues mexicains de "Columbia" ? Il y a, entres les différentes branches nationales de ces grandes maisons, des barrieres aussi hautes que des murailles douanières. Sans même aller aussi loin, la seule lecture des catalogues anglais et allemands des deux firmes que je viens de citer laisse rêveur.

Chez Polydor, en deux petits disques, une execution très recommandable de la suite orchestrale du Peer Gynt, de Grieg, par la Philharmonique de Berlin, sous la direction de Franz Schreker.

M.Franz est un chanteur dont la technique, les moyens et le temperament nous plaisent. Et quelle diction ! Quelle leçon pour tant de brailleurs, dans une pareille articulation ! (Pathé). Mais pourquoi nous chanter une si piètre musique ? Il paraît qu’un air, le “Sigurd”. de Reyer, ’D’Hérodiade de Massenet, se vend bien, et qu’il y a des. masses de gens pour se délecter de .ces rhétoriques ---poulées. Tant pis pour eux... et pour nous !

A tout prendre, préférons, le quatuor du 3è acte et le duo de Mimi de Vie de Bohème de Puccini, avec Mme Ninon Vallin et M.Villabella (Pathé). Au moins, avec. Puccini, pas d’erreur sur la marchandise vendue, la cantharide pour boutiquiers était l’accompagnement pour une fine du samedi soir, arrosé Willy prétendait qu’il y avait des leçons d’écrire le titre de cet air : celui que l’on connaît, ou Vie de Bohème, ou encore l’avide Bohème.

"Utraphone" nous donne deux bons-----wagnériens, de facture et exécution classiques, conformes aux meilleures traditions : “L’incantation du feu” et “Les Adieux de Wotan du---acte de la Walkyrie, avec M. Rein------, dans Wotan, et l’Orchestre de l’Opéra de Berlin. C’est fort beau. Surtout le second. Le premier manque un peu de fureur dyonisiaque.

JEAN-RICHARD BLOCH.