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Décès de Roland Sérazin, petit-fils de Jean-Richard Bloch et fils de France Bloch et Frédo Sérazin
Article mis en ligne le 27 novembre 2020
dernière modification le 30 juillet 2021

par Rachel Mazuy

Nous avons appris la triste nouvelle du décès de Roland Sérazin, d’une longue maladie, à 80 ans.

Né le 28 janvier janvier 1940, Roland Sérazin a un peu plus de deux ans quand il assiste à l’arrestation de sa mère par la police française le 16 mai 1942. Sauvé par sa gardienne, il est ensuite accueilli et élevé dans sa famille paternelle. Au sortir de la guerre, l’enfant se retrouve en effet orphelin.

France Bloch-Sérazin sa mère, dont les qualités de chimiste lui permettaient de fabriquer des bombes pour la Résistance, a en effet été déportée en Allemagne après sa condamnation à mort par un tribunal allemand. Elle est décapitée le 12 février 1943. Frédo, son père, ouvrier métallurgiste qui partage l’engagement de sa femme, s’est évadé deux fois et il s’est engagé dans les FTPF de la Loire. Arrêté par la Gestapo en juin 1944 à Saint-Etienne, il est torturé et lui aussi exécuté.

Son grand-père l’écrivain Jean-Richard Bloch qui dans ses notes avant son départ en exil en URSS appelle l’enfant Chouchon, ne l’apprendra qu’après son retour en France durant l’année 1945.

Pour l’homme qu’est devenu Roland Sérazin, mari d’Arlette et père de trois filles, Françoise, Nadine et Muriel, même si le souvenir de ses parents tient avant tout à des lettres, des photographies, quelques objets comme cet avion de bois fabriqué en prison par son père, la guerre a donc été fondamentale.

Photographie : Roland Sérazin lors de l’inauguration de la plaque en mémoire à France Bloch à Paris en 2008. - sur https://medienwatch.wordpress.com/

A partir de la fin des années 1980, il s’est investi largement pour préserver et saluer la mémoire de ses deux absents, résistants et héros, honorés par plusieurs livres, dont la biographie d’Alain Quella-Villéger et un documentaire (de Marie Cristiani). Il accompagnait aussi avec rigueur et intelligence les travaux consacrés à ses parents, ou à son grand-père.

Ayant-droit de l’écrivain Jean-Richard Bloch, c’est lui qui, avec Alain Claeys (alors maire de Poitiers) avait inauguré avec émotion la Villa Bloch, le samedi 9 février 2019.
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