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Hommage à Claudine Delphis

Hommage à Claudine Delphis, germaniste et historienne

Article mis en ligne le 19 avril 2024

par Rachel Mazuy

Hommage à Claudine Delphis, germaniste décédée à Berlin, le lundi 15 avril 2024.

Nous sommes très tristes d’apprendre le décès à Berlin de Claudine Delphis, professeur émérite en études germanistes à l’Université Paris 7, qui a longtemps été membre du Groupe d’études Jean-Richard Bloch.

Claudine n’a pas seulement été une grande germaniste et une grande historienne. Elle avait aussi dirigé, à la fin des années 1980 et au début des années 1990, le Centre Culturel français de Karlsruhe, puis elle avait ouvert le premier Institut français de Leipzig, à la chute du mur.
Chercheuse passionnée, Claudine travaillait sur les transferts culturels entre la France et l’Allemagne au premier XXe siècle, l’exil judéo-allemand, l’interface entre les mondes académiques et littéraires et s’intéressait tout particulièrement à la correspondance intellectuelle.

Elle a ainsi édité de nombreuses correspondances, en particulier celles entre Paul Amman, Romain Rolland et Jean-Richard Bloch, celle entre Christian Sénéchal, André Spire et Romain Rolland, ou celle entre Stefan Zweig et Jean-Richard Bloch (aux Editions universitaires de Dijon). Elle faisait partie des meilleurs spécialistes de Bloch, dont elle regrettait l’oubli actuel. Avec Wolfgang Asholt elle a aussi travaillé sur le parcours en Allemagne et en Palestine de l’écrivain (Jean-Richard Bloch, ou à la découverte du monde connu : Jérusalem et Berlin (1925-1928).

Son dernier volume paru aux Éditions Garnier en 2023, concernait Rolland, Spire et Christian Sénéchal, sur lequel elle écrivait une biographie en lien avec la famille de cet homme de lettres méconnu.

Elle partageait sa vie entre Berlin et la Bretagne depuis qu’elle avait pris sa retraite, ayant récemment été éprouvée par la perte de son époux.

Claudine avait une passion pour les notes de bas de pages, où ses exigences intellectuelles et sa rigueur se révélaient. Il sera sans doute aussi difficile d’égaler son érudition sur les intellectuels français et allemands du premier XXe siècle.

Elle travaillait depuis longtemps à un projet d’une édition des textes politiques inédits de Romain Rolland dans le cadre d’une réédition des oeuvres complètes de l’auteur d’Au dessus de la mêlée, sous la direction de Roland Roudil (dernier volume paru sur la musique). Elle avait également un autre projet en cours lié à Stefan Zweig.
Son expertise va cruellement nous manquer, et pas seulement pour l’édition des articles publiés dans la presse germanophone qu’elle avait compilés avec passion.