Affaibli par les épreuves de la guerre, profondément engagé dans sa tâche de journaliste à Ce Soir (le quotidien communiste du soir dont il a repris la direction à son retour d’URSS) et celle de conseiller de la République, Jean-Richard Bloch est mort soudainement le 15 mars 1947.
Ses obsèques, le 19 mars 1947, mélangent un hommage du Parti communiste à l’un de leurs pairs, et un hommage républicain au Conseiller de la République.
La procession est conduite par des jeunes filles vêtues de jupes noires (chemisier clair, foulard autour du cou - elles sont sans doute membres des Jeunesses communistes) portant les livres de l’écrivain sur des coussins.
Elles sont suivies par des hommes et des femmes portant des gerbes de fleurs.
Puis deux corbillards ensevelis sous les fleurs s’avancent devant une jeune fille (peut-être Claude Bloch) qui porte les médailles de Bloch (ancien combattant, il avait obtenu la croix de guerre).
Elle est ensuite suivie par des hommes en costume -agents des pompes funèbres, et un homme en tricorne (est-ce Marcel Bloch, son frère ainé, en uniforme de polytechnicien ?).
Ensuite, vient le corbillard ouvert avec le cercueil, lui aussi plein de fleurs.
Enfin la famille et les personnalités invitées (on reconnaît Maurice Thorez de dos*) ferment la marche.
De part et d’autre, une foule salue silencieusement le convoi.
Ils se rendent devant le siège du journal "Ce soir", 37 rue du Louvre, où a lieu l’hommage.
La garde républicaine est présente.
Tout autour de la place on voit une foule de dignitaires et plus loin, derrière un cordon sécuritaire, une autre foule s’est amoncelée.
Au centre de la place, des gerbes de fleurs posées au sol et face au bâtiment, l’estrade. Devant le cercueil recouvert d’un drapeau français se tiennent deux portes drapeaux (celui du PCF et le drapeau français) et la jeune femme qui porte les médailles.
Maurice Thorez et Jacques Duclos (notamment) prononcent des discours.
Enfin, les agents des pompes-funèbres remettent le cercueil dans le corbillard qui s’est avancé sur la place.
La procession se rend ensuite au cimetière du Père Lachaise pour l’enterrement (non filmé).
Son oeuvre est donc tombée dans le domaine public depuis ce 15 mars 2017.
NB. : Ses notes sont issues du décryptage du documentaire de l’Ina (N° de notice : AFE00003375) sur "Les obsèques du journaliste Jean-Richard Bloch, écrivain communiste".
On peut également lire le discours d’hommage prononcé le 18 mars 1947 au Conseil de la République, publié au Journal Officiel : "DeÌ ceÌ€s de M. Jean-Richard Bloch, conseilÂler de la ReÌ publique. — Mme le preÌ sident, M. Maurice Thorez, ministre d’EÌ tat, vice- preÌ sident du conseil."
* Les Thorez sont des amis des Bloch avec qui ils ont passé une partie de la Seconde Guerre mondiale en URSS.