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Groupe Études Jean-Richard Bloch
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Notice biographique
Article mis en ligne le 17 décembre 2004
dernière modification le 19 septembre 2009

par Nicole Racine

Cette notice reproduit avec quelques légers changements la notice Jean-Richard Bloch rédigée par Nicole Racine pour le Dictionnaire biographique du mouvement ouvrier français, collection Jean Maitron, dirigée par Claude Pennetier. Tome 44 , "Biographies nouvelles", 1789-1939 sous la direction de M. Cordillot, C. Pennetier, J. Risacher, Paris, Les Editions de l’Atelier, 1997.

BLOCH Jean dit Jean RICHARD, puis Jean-Richard BLOCH.
Né et mort à Paris (25 mai 1884 - 15 mars 1947) de Richard Bloch, ingénieur en chef des Ponts et Chaussées et de Louise Lévy. Marié à Marguerite Herzog, cinq enfants. Professeur, écrivain, essayiste. Fondateur de L’Effort (1910-1911) devenu L’Effort libre (1912-1913). Co-directeur du quotidien Ce soir (1937-1939) ; (1946-1947) ; membre du comité de direction de la revue Europe (1936-1939 - 1946-1947). Membre du Parti socialiste unifié puis du Parti communiste (1920-1923) ; réadhère à la veille de la Seconde Guerre mondiale)...

Issu d’une famille juive originaire de l’Est de la France, Jean-Richard Bloch passa une enfance et une jeunesse bourgeoise à Paris. Son père, Richard Bloch, fils d’un petit tailleur d’Auxerre de souche alsacienne, boursier, fut reçu au concours de la prestigieuse École Polytechnique ; ingénieur des Ponts et Chaussées, il devint ingénieur à l’Exploitation du réseau Paris-Orléans du Chemin de Fer. Marié avec la fille d’un ingénieur des Mines, appartenant à un milieu plus fortuné, Richard Bloch eut trois fils : Marcel, Jean et Pierre (le futur Pierre Abraham). Il devint directeur général des ateliers de la SNCF en 1937 (voir Pierre Abraham, Les Trois frères, Editeurs français réunis, 1971). Le jeune Jean, de santé fragile, fit de bonnes études au lycée Condorcet, se passionna très tôt pour la littérature, se mettant lui-même à écrire et obtenant un premier prix de français au Concours général en 1899. Jean-Richard Bloch, comme son père, se définissait comme rationaliste, à la différence de sa mère qui était croyante et pratiquait un judaïsme modéré. Il prit conscience de son identité juive lors des bagarres dans la cour du lycée au moment de l’affaire Dreyfus, comme le rappellera plus tard son condisciple de lycée, Marcel Cohen, le futur linguiste. Il découvrit le socialisme, la musique de Wagner que lui fit écouter le professeur Lucien Lévy-Bruhl, lut Tolstoï. Il rencontra chez son oncle, l’indianiste Sylvain Lévi, professeur au Collège de France, de nombreux universitaires et artistes. En 1900, il s’occupa avec Marcel Cohen du journal illustré pour enfants, Jean-Pierre, appuyé par les syndicats.

En 1902-1903, il fit son service militaire au « peloton » des dispensés du 39e RI à Rouen où il se lia avec Roger Martin du Gard qui resta l’ami de toute sa vie et avec Louis Massignon. Il s’inscrivit à la Sorbonne et milita au groupe des étudiants collectivistes. Après avoir échoué à une licence de lettres, il entreprit en 1904 des études d’histoire et de géographie ; il eut comme maîtres Charles Seignobos et Vidal de la Blache et se lia avec Albert Crémieux, futur directeur des éditions Rieder. En 1905, il connut sa future femme, Marguerite Herzog, fille d’un industriel du textile d’Elbeuf, originaire d’Alsace, sœur d’Émile Herzog (devenu André Maurois). Après les événements de janvier 1905 en Russie, il rédigea et fit signer à la Sorbonne une pétition en faveur de la révolution russe. En 1906, il soutint un diplôme d’études supérieures, L’anoblissement en France sous François 1er, contribution à l’étude des statuts juridique et économique de la noblesse en France au début du XVIe siècle (qui devait paraître en 1934, dans la Bibliothèque de la Revue historique). Après sa réussite à l’agrégation en 1907, il fut nommé professeur d’histoire au lycée de Lons-le-Saunier (1907-1908), de Poitiers (1908-1909).

Il écrivit beaucoup, pièces, contes et fit de fréquents séjours en Suisse, voyagea en Belgique, Angleterre, Allemagne et Italie. En 1910, à vingt-six ans, il renonça à l’enseignement, tout en restant à Poitiers, dans les environs desquels il loua, puis acheta une maison " La Mérigote ". Une pièce, L’Inquiète, achevée dès 1908, acceptée par le comité de lecture d’Antoine, fut jouée à l’Odéon en janvier 1911 ; un premier livre de contes, Lévy, fut publié en 1912. Il acheva en 1914 et publia, toujours à la NRF, son roman, ... Et Cie (1918), qui décrivait la vie d’une famille juive d’Alsace, contrainte par l’annexion à recréer son industrie en Normandie. Il fonda à Poitiers une petite revue de combat littéraire qui se plaçait idéologiquement à l’extrême-gauche, L’Effort (premier numéro : 1er juin 1910), devenu L’Effort libre en mars 1912. Il y associa le docteur Morichau-Beauchant, introducteur de Freud en France, Émile Herzog (qui s’éloigna rapidement), le peintre Gaston Thiesson et Charles-Albert à partir de janvier 1913.

Christophe Prochasson évoque ainsi la naissance de l’Effort libre : « Un des lieux où se marque cette mutation culturelle décisive qui touche de jeunes intellectuels dans les années 1910. N’ayant pour horizons qu’un dreyfusisme dégradé d’une part, un nationalisme exacerbé d’autre part, nourris d’un sentiment de décadence, animés aussi par l’espoir d’une « civilisation » nouvelle, nombreux sont les jeunes intellectuels socialistes, anarchistes et syndicalistes à se persuader de leur mission d’avant-garde » (Cahiers Georges Sorel, 5, 1987). Il commença à signer ses articles Jean Richard, puis Jean-Richard Bloch. Collaborèrent à l’Effort libre : Pierre Jean Jouve, Charles Vildrac, Louis Nazzi, Henri Bachelin, André Spire, Léon Bazalgette, écrivains aspirant à un art nouveau, accordé au monde moderne, et dont certains étaient influencés par le lyrisme de Walt Whitman, de Verhaeren. À la fin de 1911, J.-R. Bloch composa l’Anthologie de L’Effort libre qui réunissait des poèmes de W. Whitman présentés par Léon Bazalgette, des poèmes de quelques aînés comme Paul Fort, Henri Ghéon, André Spire et de plus jeunes, Henri Aliès, René Arcos, Georges Chennevière, Georges Duhamel, Henri Franck, René Georgin, Marguerite Gillot, Georges Périn, Jules Romains, Charles Vildrac.

Jean-Richard Bloch se prononça en faveur d’un " art révolutionnaire " qui aurait une fonction utile. " Un art qui se sentirait pair et compagnon avec la commune humanité tout aussi bien qu’avec le plus particulier d’entre les hommes " (L’Effort libre, mars 1912). Ce serait " un art qui prendrait pleinement conscience des mouvements qui agitent notre époque et qui s’assignerait la loi non d’en nier, mais d’en trouver, d’en proclamer la beauté " (id., juillet-septembre 1912). À l’automne 1912, J.-R. Bloch écrivit à R. Rolland : " Vous savez que j’ai affranchi ma conscience (publique) en forçant les cadres bourgeois où j’étais né. Je suis devenu par degrés libre penseur puis socialiste. Et me voilà aujourd’hui pris non de fatigue, mais d’une cruelle incertitude. Plus je vais et plus je sens la nécessité (en quelque sorte conservatrice) d’une pensée révolutionnaire, et moins je trouve d’hommes vraiment révolutionnaires. "

Au début de 1913, une nouvelle étape fut franchie dans la définition d’un art révolutionnaire. Jean-Richard Bloch publia dans L’Effort libre, en janvier 1913, une lettre de Charles Albert, " Un Art du Peuple ? ", présenté comme la charte de L’Effort libre en ce qui concerne l’art révolutionnaire et à la suite de laquelle Marcel Martinet publia son article sur l’art prolétarien. Un Comité d’action se définissant comme une " coopérative intellectuelle " fut constitué avec Léon Bazalgette, J.-R. Bloch, Charles Albert, Henri Hertz, Marcel Martinet, Louis Nazzi, André Spire, Gaston Thiesson, Charles Vildrac. En août 1913, un " Examen de conscience " annonça que L’Effort libre voulait devenir " la revue de la civilisation révolutionnaire ".
" Tandis que nos camarades ouvriers, dans leurs journaux et dans la vaillante petite Vie ouvrière, jettent les bases des grandes entreprises prolétariennes futures, L’Effort libre collaborera à sa façon à la transformation qui vient.

Une société nouvelle est en nous, veut naître et ne sait encore comment elle naîtra. Qu’est-ce qui doit périr dans la nôtre pour lui faire place ? Où s’attacheront, par contre, ses traditions ? Où battra son cœur ? Où sera sa foi ? Quelle sera sa loi et sa règle ? Comment aider à sa venue ? Et quels sont les gestes avant-coureurs de sa naissance ? - Nous ne pensons pas que des militants mêlés à l’action, que des artistes, que des hommes en un mot, puissent assigner à leur vie un but plus noble et plus frémissant que cette recherche. " Après la guerre qui interrompit ce mouvement en faveur d’un art révolutionnaire, J.-R. Bloch réunit, sous le titre Carnaval est mort. Premiers essais pour mieux comprendre mon temps (1920), les principaux articles parus dans la revue entre 1910 et 1914 qui traitaient des " rapports réciproques de l’art et de la société actuelle ".

J.-R. Bloch adhéra au Parti socialiste unifié ; il devint secrétaire d’une section socialiste à Poitiers, puis succéda à Georges Georgel comme secrétaire de la Fédération socialiste de la Vienne en 1911, fit de nombreuses conférences. Il collabora au Socialiste de la Vienne qui parut de décembre 1910 à 1914. Il avait été délégué de la Vienne au congrès de Nîmes en février 1910. Il passa l’année universitaire 1913-1914 à l’Institut français de Florence où il enseigna l’histoire et la littérature françaises. Correspondant en Italie de l’Humanité socialiste, il assista au congrès d’Ancône en avril 1914.

Le 3 août 1914, Jean-Richard Bloch rejoignit son régiment à Poitiers comme caporal. Bien que père de trois enfants, il réclama de partir pour le front ; blessé le 10 septembre 1914 dans la bataille de la Marne, nommé sous-lieutenant en 1915, il retourna au front ; de nouveau blessé, fin septembre 1915, en Champagne, il retourna une troisième fois au front où il fut blessé à Verdun en juin 1916. Devenu inapte au service actif, il fut affecté dans une section cartographique de l’armée sur le front de Reims, puis fut envoyé avec l’armée française en Italie comme officier interprète. Il fut démobilisé en janvier 1919, épuisé physiquement et moralement.

Sa correspondance témoigne de l’évolution de son état d’esprit. Au début de la guerre, il écrivit à Romain Rolland : « Les armées de la République vont-elles assurer le triomphe de la démocratie en Europe et parfaire l’œuvre de 93 ? " (2 août 1914), " Mais s’il est établi que nous devons faire la guerre en hommes civilisés, ce n’en est pas moins une guerre de purification qui est attendue de nous. Nous devons exterminer le militarisme, le pangermanisme, la bêtise allemande. " (23 octobre 1914). Malgré une certaine évolution et en dépit de la déception de ses amis des oppositions socialistes et syndicalistes à la guerre comme Marcel Martinet, il ne remit jamais en cause la légitimité du combat pour la défense de la patrie et de la démocratie. Il ne fut cependant pas dupe de l’Union sacrée comme le prouve sa lettre du 24 janvier 1915 à Charles-Albert : « Nous traversons des temps horribles pour la conscience. Cette guerre offense en nous tout ce qui fait l’homme. [...] nous voilà mêlés, jusqu’à la paix, à la troupe des réactionnaires dans le cortège aveugle que le gouvernement cherche à maintenir derrière soi. » (citée par T. Gorilovics, « La guerre de Jean-Richard Bloch », Retrouver Jean-Richard Bloch, p. 31).

En 1917, il approuva le programme de paix de Wilson et resta fidèle au wilsonisme jusqu’en 1919. Après sa démobilisation, il retourna à Poitiers. Il signa la " Déclaration d’Indépendance de l’Esprit " lancée par Romain Rolland (l’Humanité, 26 juin 1919). Il refusa d’être candidat aux élections législatives de 1919 comme le lui proposa le Parti socialiste mais participa cependant à la fondation d’un quotidien départemental, Le Prolétaire de la Vienne et fit campagne pour l’adhésion à la IIIe Internationale. Soutenant, non sans de sérieuses réserves, la Révolution russe, il signa la protestation des intellectuels contre le blocus de la Russie révolutionnaire (l’Humanité, 26 octobre 1919).

Proche en 1920 du courant syndicaliste révolutionnaire animé par Pierre Monatte, il collabora à la Vie Ouvrière et à l’Humanité. Avec la majorité de la section socialiste de la Vienne, il vota au congrès fédéral du 19 décembre 1920 la motion Cachin-Frossard, puis en janvier 1921 l’adhésion à la SFIC (voir la lettre de Jean-Richard Bloch dans le Prolétaire de la Vienne, 13 mars 1921). Cependant, il s’éloigna rapidement du nouveau parti et cessa de militer dès la mise en œuvre de la politique de « bolchevisation » des années 1923-1924.
Jacques Duclos, dans le discours qu’il prononça à ses obsèques en 1947, déclara : " Quand se produisit la scission de Tours en décembre 1920, Jean-Richard constitua la première section communiste de Poitiers, ce qui était une prise de position non équivoque. Puis, il resta à l’écart du mouvement politique, se consacrant tout entier à son œuvre littéraire. Mais il était un grand ami du pays des Soviets et s’il demeura hors des rangs de notre Parti vers lequel son cœur et sa raison le portaient, c’est que, peut-être, il voulait voir avec un peu d’éloignement ce qu’allait devenir ce Parti, porteur de tant d’espérances [...]. Mais si, à ce moment-là, Jean-Richard Bloch n’était pas encore membre du Parti communiste, il en était un très proche parent ; [...] il était en quelque sorte dès ce moment un communiste sans parti qui ne devait pas manquer de rejoindre ultérieurement notre grande famille. "

Membre depuis sa fondation en 1919 du mouvement Clarté, Jean-Richard Bloch devint membre du Comité de rédaction de la revue Clarté ; il y donna fin 1921, début 1922, deux articles sous le titre "Optimisme du pessimisme", qui s’inscrivirent dans le contexte de la polémique Barbusse-Rolland sur l’indépendance de l’esprit. Il fut du noyau fondateur de la revue Europe dont le premier numéro parut le 15 février 1923 et qui se réclamait du patronage rollandien. Pour préserver son œuvre littéraire, il refusa de diriger la revue comme l’aurait souhaité Romain Rolland mais il en fut un collaborateur assidu. Il y publia, à partir de 1929, ses libres « Commentaires » d’actualité et de réflexion.

J.-R. Bloch dirigea chez Rieder la collection des " Prosateurs français contemporains " et poursuivit son œuvre littéraire avec des romans, ...et Compagnie (1919), La Nuit kurde (1925), Sybilla (1932) des récits issus de ses nombreux voyages, Sur un Cargo (1924), Locomotives (1924), deux pièces, Le Dernier Empereur (1926), Dix filles dans un pré (1926), un deuxième livre de contes, Les Chasses de Renaut (1927). En 1926, il rendit visite à Romain Rolland, à Villeneuve en Suisse, à l’occasion de son 60e anniversaire.
Il séjourna à Berlin, en avril 1928 à l’occasion de la mise en scène par Piscator de son Dernier Empereur. Il publia en 1930 un volume de théâtre sous le titre Offrande à la musique ainsi que Destin du théâtre. Deux recueils, d’inspiration plus politique, Destin du siècle (1931), Offrande à la politique (1933), suivis en 1936 par Naissance d’une culture, réunissant une grande partie de ses textes parus dans Europe, témoignent de l’évolution de sa réflexion et de son engagement politiques.

L’intérêt qu’il marqua pour le sionisme - il était lié à André Spire et en contact avec des organisations sionistes - explique qu’il fut, en 1925, invité à l’inauguration de l’Université hébraïque de Jérusalem. Il visita la Palestine (les textes qu’il en rapporta pour le Quotidien et l’Intransigeant furent rassemblés sous le titre « Le Robinson juif » dans la revue Europe en juillet 1970). Il collabora à la Revue Juive fondée par Albert Cohen, à Menorah. Il s’éloigna du sionisme dès 1929-1930, et en 1935, il refusa d’être membre du Conseil de l’Agence juive.

Au début des années trente, Jean-Richard Bloch qui n’est pas encore un "compagnon de route", a alors un statut d’écrivain indépendant de gauche, plus près du socialisme que du communisme. Comme beaucoup de ceux qui se sont réclamés du pacifisme rollandien, il s’était préoccupé dès les lendemains de la guerre du rapprochement franco-allemand (évoquons sa « Lettre aux Allemands », refusée par La NRF et publiée dans la Revue politique et parlementaire, de Lausanne, octobre-décembre 1919). En 1931-1932, il participa à de nombreuses initiatives pacifistes ; il signa notamment le manifeste de Notre Temps (18 janvier 1931) rédigé par Jean Luchaire et fut associé à la seconde rencontre franco-allemande de Rethel (août 1931). Il se rapprocha en 1930-31 de Georges Valois et s’intéressa à son projet de république syndicale. En 1931, il devint membre du comité d’honneur de la LICP (Ligue internationale des combattants de la paix) et, en 1932, président de la section poitevine de La Paix pour le droit qu’il quitta en 1934.

A partir de 1932 Jean-Richard Bloch, écrivain non engagé dans un parti, se rapprocha de plus en plus de l’Union soviétique. A Béla Illés, de l’Union internationale des écrivains révolutionnaires, qui lui demandait comment il réagissait aux menaces de "guerre impérialiste", il répondit : "Je ne suis pas communiste, je n’appartiens à aucun Parti, je ne reçois de consignes et de mots d’ordre que de ma conscience, mais mon attitude n’a pas varié d’une ligne, depuis 1917. En théorie comme en pratique, cette attitude s’est toujours inspirée de mon respect et de mon affection pour la révolution russe ; je n’ai jamais cessé de défendre passionnément l’état prolétarien". En octobre 1932, il donna à Vaillant-Couturier, une déclaration de sympathie pour l’anniversaire de la Révolution russe.

Président du Comité international d’aide aux emprisonnés et déportés antifascistes italiens, préoccupé par l’affermissement du fascisme dans l’Italie mussolinienne, il prit conscience très tôt des menaces que faisait peser sur l’avenir de l’Europe le développement du national-socialisme en Allemagne. Dès 1933, il suivit avec une attention aiguë la stratégie du communisme international et des partis communistes vis-à-vis du nazisme, critiquant leur analyse de la conjoncture allemande. Il appartint au Comité exécutif du Front commun antifasciste créé par Gaston Bergery en mars 1933 et y demeura jusqu’en 1934.
Son évolution allait le conduire à se rapprocher de plus en plus de l’URSS qui, sous la direction de Staline, avait pris le tournant de l’antifascisme. Après les événements du 6 février 1934, Jean-Richard Bloch adhéra au Comité de vigilance des intellectuels antifascistes (CVIA), militant à la section de Poitiers. Il entra à l’Association des écrivains et artistes révolutionnaires (AEAR), dès que l’association patronnée par Vaillant-Couturier, s’ouvrit aux compagnons de route.

En août 1934, invité par l’Union des écrivains soviétiques, il assista à Moscou au Congrès des écrivains soviétiques, aux côtés d’un autre compagnon de route, André Malraux et des écrivains communistes Louis Aragon, Paul Nizan, Vladimir Pozner. Il resta dix-neuf semaines en Union soviétique et publia, à son retour, ses impressions, notamment en de nombreux articles de la revue Europe. Il prit la parole au congrès des écrivains soviétiques, opposant le système éducatif et culturel des pays capitalistes fondé sur l’inégalité à celui de l’URSS ; il mettait cependant en garde contre l’uniformisation et le conformisme : " [...] l’art naît d’oppositions et prend conscience de lui-même par réaction contre les tendances dominantes du goût public et son penchant vers la facilité [...]. Il est inévitable et nécessaire qu’il y ait des écrivains pour un million de lecteurs, des écrivains pour cent mille lecteurs et des écrivains pour cinq mille lecteurs " (Europe, 15 septembre 1934). Mis en cause par Radek, au congrès, pour son individualisme, il rappela la tradition révolutionnaire française et l’erreur qui consisterait à méconnaître en France les notions de liberté et d’individu : " On ne fera aboutir la révolution communiste en France - et, je le suppose, dans le monde latin en général -, que lorsque nous aurons annexé les vieux mots d’ordre de nos révolutions occidentales dans le système de la Révolution communiste, - lorsqu’on les aura intégrés dans le puissant fleuve de la pensée communiste " (Commune, septembre-octobre 1934). J.-R. Bloch se montra impressionné par le rôle et l’audience sociale de l’écrivain soviétique : " Il se passe là-bas quelque chose dont nous n’avons pas idée. Chez nous, la littérature est le fruit individuel d’un tempérament qui essaie de s’exprimer, au hasard de son talent, de son génie, de son milieu, et qui pousse comme une fleur solitaire dans un champ [...]. Là-bas, il s’agit d’une centaine de millions d’individus à qui l’on a dit : « Vous êtes dignes de la culture et, cette culture, nous ferons tout pour la mettre à votre disposition ; le porteur de cette culture, selon l’expression de Staline, est l’ingénieur des âmes » " (Europe, 15 janvier 1935).

Au cours de ce voyage en URSS, J.-R. Bloch fit, en son nom propre et en celui de Romain Rolland, des démarches auprès des autorités soviétiques afin de tenter de connaître les charges retenues contre Victor Serge. C’était Magdeleine Paz qui avait poussé J.-R. Bloch à intervenir dans la campagne en faveur de l’écrivain déporté à Orenbourg ; après avoir hésité à participer à une campagne menée principalement par des militants oppositionnels, J.-R. Bloch avait pris cependant une position sans ambiguïté en faveur de la libération de Victor Serge et de son retour en France (Europe, 15 novembre 1933). Au retour de son voyage, J.-R. Bloch multiplia les conférences et les articles sur l’URSS dont certains parurent ultérieurement dans Moscou-Paris. En liaison avec Romain Rolland et Aragon, il joua un rôle actif pour résoudre la crise qui avait éclaté à la revue Europe au début de 1936, à la suite de la démission de Jean Guéhenno. Il contribua à la mise en place d’une Association des Amis d’Europe et d’un nouveau comité de direction où dominaient les compagnons de route de l’antifascisme (Marie-Cécile Bouju, Histoire de la Revue Europe 1923-1939, Mémoire de maîtrise, Université Paris X, Nanterre, 1993).

Jean-Richard Bloch qui s’était déjà rendu en Espagne en juin 1936 pour des conférences, y retourna après le soulèvement franquiste, envoyé par le Comité du Rassemblement populaire français. Chargé par le président de la République espagnole, Azaña, d’un message personnel pour Léon Blum, il fut reçu par le chef du gouvernement français le 6 août 1936, quelques jours avant l’adoption de la politique de non-intervention. Il se fit l’avocat inlassable de l’aide au gouvernement espagnol, multipliant articles et discours contre la non-intervention (ses articles parus dans Europe furent rassemblés dans Espagne, Espagne !, publié en décembre 1936).

Jean-Richard Bloch qui, dans Destin du théâtre, avait appelé de ses vœux un "théâtre universel", rédigea entre 1934 et 1937, Naissance d’une cité, destiné à un public immense. "Dans ses ambitions on peut la considérer, et de loin, comme la tentative la plus ambitieuse du Front populaire avec La Marseillaise de Jean Renoir, exactement contemporaine" (Pascal Ory, La Belle Illusion. Culture et politique sous le signe du Front populaire 1935-1938, Paris, Plon, 1994). Naissance d’une cité (publiée en 1948 dans Toulon et autres pièces) fut joué au Vel’d’hiv’, du 18 au 22 octobre 1937, dans le cadre de l’Exposition de 1937, avec des chansons mises en musique par Darius Milhaud, Arthur Honegger, Jean Wiener, dirigées par Roger Désormières, dans un décor de Fernand Léger.

Jean-Richard Bloch se rapprocha de plus en plus du Parti communiste dont il approuvait l’attitude de fermeté vis-à-vis des États fascistes et le combat en faveur de l’Espagne républicaine. Il accepta de donner son accord à Aragon pour co-diriger avec lui un quotidien du soir, financé par le Parti communiste. Il consacra alors la plus grande part de son activité à Ce Soir (n° 1, 1er mars 1937) dont le tirage atteignit 120 000 exemplaires en septembre 1937. (Jean Albertini, "Une aventure politique d’intellectuels, Ce Soir", in La guerre et la paix dans les lettres françaises, de la guerre du Rif à la guerre d’Espagne, 1925-1939, Paris, INALF-CNRS, 1983). Ce Soir s’ouvrit largement aux intellectuels favorables au Front populaire et à l’Espagne républicaine. Jean-Richard Bloch qui mettait inlassablement en garde les démocraties occidentales contre une politique de faiblesse à l’égard des exigences hitlériennes, dénonça avec force les accords de Munich dans Ce Soir, Europe, Commune (ses trois articles parus dans Commune en novembre, décembre 1938, janvier 1939 ont été republiés par Jean Albertini dans Avez-vous lu Jean-Richard Bloch ?).

On ignore à quelle date Jean-Richard Bloch - qui avait écrit à Maurice Thorez une lettre pour lui exprimer son admiration devant la ligne suivie par le parti au moment de Munich - décida de réadhérer au Parti communiste. Aragon, dans la préface de L’Homme communiste. II, (1953), puis dans son Œuvre poétique 1936-1941, affirme que ce fut au moment du congrès du PCF à Arles, en décembre 1937. Aucune preuve n’en a été apportée. Cependant, sa présence comme invité à la tribune du congrès d’Arles, indique une volonté thorézienne de l’associer à la vie du parti comme intellectuel du Front populaire. En mars 1938, J.-R. Bloch n’était pas membre du PCF, aux yeux de Romain Rolland, puisqu’il nota dans son Journal, après une visite d’Aragon : "Des écrivains français, bien peu des plus marquants sont des communisants sûrs. Le seul, de renom, qui soit inscrit au Parti est Aragon" (23 mars 1938 ; cité par Bernard Duchatelet, Romain Rolland et la NRF, Paris, Albin Michel, 1989. Cahiers Romain Rolland, 27, p. 272). Dans le témoignage que Jean-Richard Bloch donna le 29 mars 1940 en faveur des 44 députés communistes, il affirma qu’il avait après Munich, en octobre 1938, écrit à Maurice Thorez pour lui dire son admiration devant la ligne défendue par le PCF. A cette occasion, il se qualifia lui-même d’ « écrivain indépendant, non affilié à aucun parti politique » (La Pensée, septembre-octobre 1947). Son adhésion officielle au PCF ne pourrait donc être antérieure à octobre 1938.
A l’annonce du pacte germano-soviétique, Jean-Richard Bloch, alors à Poitiers, prit la défense de la diplomatie soviétique, justifiant le pacte par la mauvaise volonté des démocraties occidentales à conclure un accord avec l’URSS. L’article qu’il rédigea pour Ce Soir ne put paraître, le journal ayant été saisi le 25 août par le gouvernement Daladier (l’article a été publié ultérieurement dans Europe, mars-avril 1957). Romain Rolland note dans son Journal le 30 août 1939, après le pacte germano-soviétique : "Jean-Richard Bloch et Aragon s’obstinent absurdement à soutenir la légitimité du pacte germano-russe" (BNF, Fonds Romain Rolland). De retour à Paris, Jean-Richard Bloch tenta de nombreuses démarches pour faire reparaître le journal (Aragon avait été mobilisé le 3 septembre) ; la dissolution du parti communiste ainsi que l’interdiction de toute la presse communiste par le gouvernement Daladier, fin septembre, sonna le glas de ses efforts. L’antifasciste qu’il était, profondément ébranlé par le pacte, traversa une grave crise intérieure. Cependant il reprit confiance en la politique de l’URSS et ne cessa plus de se faire le défenseur du pacte. Il se séparait ainsi de Romain Rolland et de la plupart des compagnons de route. La répression gouvernementale le rendit définitivement solidaire de la politique communiste. En mars 1940, durant la drôle de guerre, il tint à apporter son témoignage devant le 3e tribunal militaire de Paris, en faveur des 44 députés communistes accusés de trahison (témoignage du 29 mars 1940 publié dans La Pensée, sept.-oct. 1947). Aux premiers jours de l’attaque allemande de mai 1940, Jean-Richard Bloch entreprit de nombreuses démarches pour se mettre au service du pays envahi. Il écrivit le 15 mai 1940 au préfet de la Vienne pour se porter volontaire en cas d’attaque de parachutistes allemands. Il fit part à des personnalités du monde politique et intellectuel de son désir de se mettre, comme écrivain, à la disposition du pays envahi, notamment en participant à des émissions à la Radiodiffusion nationale. Mais ayant refusé, comme on le lui demandait, de se désolidariser de la politique communiste, ses offres ne furent pas prises en considération.
L’impossibilité dans laquelle Jean-Richard Bloch se trouvait de gagner convenablement sa vie après l’interdiction de Ce Soir, le sentiment d’insécurité dû à sa double situation de juif et de communiste dans une France occupée expliquent qu’il ait pris la décision, au début 1941, d’accepter l’offredeserendreen URSS (voir NicoleRacine,« Jean-Richard Bloch 1939-1941. De l’interdiction de Ce soir au départ pour l’URSS », in Retrouver Jean-Richard Bloch, op. cit.). En contact avec Paul Langevin qu’il rencontra dès sa libération de la Santé en décembre 1940 et à qui il rendit visite à Troyes début 1941, il espéra un moment partir avec lui pour l’URSS où le savant avait été invité. En avril 1941, Jean-Richard Bloch et sa femme, munis de passeports soviétiques, transmis par l’ambassade soviétique qui avait obtenu les visas allemands, partirent de la gare de l’Est à Paris, changèrent de train à Berlin puis arrivèrent à Moscou. Hôte de l’Union des écrivains, Jean-Richard Bloch fut reçu, dès son arrivée par André Marty, représentant du parti français auprès de l’Internationale communiste. Les conversations qu’il eut avec André Marty, sur la situation politique en France au début de l’occupation allemande et sur l’attitude des intellectuels, firent l’objet d’un rapport dactylographié, rédigé par Marty et relu par Jean-Richard Bloch, conservé dans les archives russes. "Conversations avec l’écrivain français Jean-Richard Bloch, membre du PCF les 25, 27 avril et jours suivants", André Marty, 16 mai 1941 (RGASPI 517 3 47). Jean-Richard Bloch présenta lui-même son rapport sur la situation en France au Komintern en mai 1941 devant des responsables comme Dimitrov, Manouilski, Stepanov (BNF, Fonds Jean-Richard Bloch. Cahier 25).

Dès la fin avril 1941, André Marty, représentant du PCF auprès de l’Internationale, proposa qu’un rôle spécifique fût attribué à J.-R. Bloch dans le domaine de la propagande internationale en direction des intellectuels.

"1. Considérer que la tâche essentielle du camarade Jean-Richard Bloch est l’action parmi les Intellectuels des pays capitalistes et avant tout de France et des Deux Amériques sur les questions françaises et soviétiques. (...)

2. Préciser cette tâche avec la fraction de Voks et de la Littérature Internationale qui doivent toujours subordonner l’activité de Jean-Richard Bloch en URSS à ses tâches internationales. (...)

6. La représentation du PCF auprès de l’IC est spécialement chargée d’aider Jean-Richard Bloch dans tout son travail politique" (30 avril 1941, 517 3 47).

Après l’attaque allemande, Marty réitéra ses propositions en faveur de Jean-Richard Bloch auprès des autorités de l’Internationale, se plaignant du sort fait à Inoradio aux émissions en français (27 juin 1941, 495 10A 127). Durant quatre ans, Jean-Richard Bloch lut ses "Commentaires" en français à la radio soviétique. Le premier, "Un Français arrive de la zone occupée", fut prononcé le 9 juillet 1941. (Un choix de ses commentaires a été publié en 1947, avec une préface de Charles Tillon, sous le titre De la France trahie à la France en armes).

Le 16 octobre 1941, alors que les armées allemandes étaient aux portes de Moscou, Jean-Richard et Marguerite Bloch furent évacués à Kazan, puis en décembre 1941 à Oufa où ils demeurèrent un an dans des conditions très difficiles ; Jean-Richard Bloch y contracta une grave pneumonie et dut interrompre quelque temps ses émissions à la radio. A Moscou qu’il regagna en décembre 1942, Jean-Richard Bloch, outre ses émissions à la radio soviétique, écrivit une pièce, Toulon, qui fut jouée au début 1944 à Alger et en Afrique du Nord (puis à Paris au théâtre de l’Odéon en 1945-1946, à Tokyo en novembre-décembre 1945).

Les relations entre l’écrivain et le représentant du parti français auprès de l’Internationale (qui rejoignit Alger en octobre 1943) furent difficiles. Marty ne considérait pas Jean-Richard Bloch comme un allié sûr, mais comme un "communiste de fraîche date" ainsi qu’on pouvait le lire dans une lettre de dénonciation. Dans une note confidentielle destinée à Dimitrov, le 6 mai 1943, il affirma que Jean-Richard Bloch informait "en détail la Délégation de la France Combattante à Moscou de toutes les informations qu’il reçoit à l’IC jusques y compris des réunions des camarades français et de diverses conversations". Il proposa que Jean-Richard Bloch ne fût autorisé à venir au siège de l’IC que pour la réunion hebdomadaire du groupe français. A l’été 1943, il le dénonça comme un "élément gaulliste" et mit en garde contre ses relations avec les milieux gaullistes de Moscou, notamment avec Roger Garreau, délégué de la France Combattante (517 1 1933).

A la fin 1943 et au début 1944, Jean-Richard Bloch tomba gravement malade. Peu de nouvelles lui parvenaient des siens restés en France. Il n’apprit qu’à son retour le lourd tribut que sa famille avait payé au nazisme, sa mère déportée à l’âge de 86 ans, gazée à Auschwitz, sa fille France (voir notice France Bloch), résistante, déportée en 1942, exécutée en février 1943 à Hambourg, son gendre Frédéric Sérazin massacré par la Milice en juin 1944.

Après la Libération de Paris et la reparution de Ce Soir, Jean-Richard Bloch collabora de Moscou au journal ; le 29 septembre 1944 parut un entretien avec Maurice Thorez à Moscou.
En décembre 1944, Jean-Richard Bloch et sa femme obtinrent des autorités soviétiques, grâce à l’appui de Maurice Thorez, l’autorisation de rejoindre la France. Après un long voyage via Bakou, Téhéran, Damas, Le Caire, Alger, Marseille, ils retrouvèrent Paris le 16 janvier 1945. Peu de temps après, Jean-Richard Bloch reprit sa place de co-directeur de Ce Soir aux côtés d’Aragon.
À partir de décembre 1946, il
siégea sur les bancs communistes au Conseil de la République et devint vice-président de la Commission des Affaires étrangères. En 1947, il rassembla dans Moscou-Paris des écrits ayant trait à l’URSS, notes de voyages, conférences, articles. Il mourut subitement le 15 mars 1947 ; selon ses proches, il était alors brisé moralement par les épreuves et les deuils de la guerre. Le 19 mars, le Parti communiste lui fit des obsèques solennelles. Jacques Duclos, au nom du secrétariat du PC, puis Louis Aragon lui rendirent hommage devant l’immeuble de Ce Soir, rue du Louvre, puis un long cortège le conduisit au Père-Lachaise où il fut inhumé non loin du Mur des Fédérés.

Après sa mort parurent De la France trahie à la France en armes (1949), ainsi que L’Homme du Communisme, portrait de Staline (1949). Le Conseil mondial de la Paix lui décerna sa médaille d’or de la Paix, en 1950. Deux numéros d’Europe (mars-avril 1957, juin 1966) commémorèrent son souvenir.

ŒUVRE CHOISIE :

 Lévy, premiers livres de contes, M. Rivière, 1912, 255 p. Édition définitive, Gallimard, 1925, 255 p.

 ... Et Cie, Éditions de la Nouvelle Revue française, 1918, 367 p. Édition définitive, Gallimard, 1925, 456 p. Réédition 1997, préface de Max Gallo.

 Carnaval est mort. Premiers essais pour mieux comprendre mon temps, Éditions de la " Nouvelle Revue française ", 1920, 267 p.

 Locomotives, Éditions de la " Nouvelle Revue française ", 1924, 69 p.

 Sur un Cargo, id., 1924, 237 p.

 La Nuit kurde, Gallimard, 1925, 277 p.

 Première journée à Rufisque, Kra, 1926, 233 p.

 Le Dernier Empereur, Gallimard, 1926, 253 p.

 Dix filles dans un pré, Au Sans-Pareil, 1926, 113 p.

 Les Chasses de Renaut, Deuxième livre de contes, Gallimard, 1927, 220 p.

 Cacaouettes et bananes, id., 1929, 265 p.

 Destin du théâtre, id., 1930, 203 p.

 Offrande à la musique, id., 1930, 280 p.

 Destin du siècle. Seconds essais pour mieux comprendre mon temps, Paris, Rieder, 1931, 317 p. (réédition PUF 1995, collection Agora, Avant-propos de Michel Trebitsch)

 Sybilla, Gallimard, 1932, 349 p.

 Offrande à la politique. Troisièmes essais pour mieux comprendre mon temps, Rieder, 1933, 293 p.

 L’anoblissement en France sous François 1er, contribution à l’étude des statuts juridiques et économiques de la noblesse en France au début du XVIe siècle, Alcan, 1934 (réimpression, Genève, Mégariotis, s. d.).

 Naissance d’une culture. Quatrièmes essais pour mieux comprendre mon temps, id., 1936, 182 p.

 Espagne, Espagne ! Paris, Éditions sociales internationales, 1936, 269 p. Réédition Le Temps des cerises, 1996, préface de Carlos Serrano.

 L’Avenir de la culture, discours prononcés le 23 juillet 1937 au Comité central du Parti communiste français, par G. Cogniot, P. Vaillant-Couturier, J.-R. Bloch, Paris, Comité populaire de propagande, 16 p.

 Toulon, chronique française en trois étapes, 1942-1943, Moscou, Éditions en langues étrangères, 1944, 151 p.

 Toulon et autres pièces, Gallimard, 1948, 302 p. Réédition Les Cahiers de l’Egaré, 1998.

 Moscou-Paris, Paris Éditions Raison d’être, 1947, 192 p. - Les plus belles pages de Jean-Richard Bloch, présentées par Aragon, Paris, La Bibliothèque française, 1948, 303 p.

 De la France trahie à la France en armes, commentaires à Radio-Moscou, 1941-1944. Préface de Charles Tillon [Avertissement de Gérard Milhau], Éditions sociales, 1949, 556 p.

 L’Homme du communisme, portrait de Staline, id., 1949, 64 p.

 Offrande à la poésie, préface de Denis Montebello, photographies de Marc Deneyer, Poitiers, La Langue bleue, Le Torïï Editions, 2001.

 On consultera la chronologie et la bibliographie ainsi que l’iconographie contenues dans le riche volume Jean-Richard Bloch ou l’écriture et l’action, sous la direction d’Annie Angremy et de Michel Trebitsch, Paris, Bibliothèque nationale de France, 2002 .

Correspondance :

 Deux hommes se rencontrent. Correspondance Jean-Richard Bloch - Romain Rolland, 1910-1918 , Cahiers Romain Rolland, 15, Albin Michel, 1964.

 Lettres de guerre de Jean-Richard Bloch (1914-1918), Europe, mars-avril 1957 à octobre-novembre et mars 1958-janvier 1959.

 Correspondance avec Roger Martin du Gard 1909-1946, Europe, n° 413 à 432, septembre 1963 à mars-avril 1964.

 Michel Autrand, Jean-Richard Bloch et le théâtre politique [suivi de la correspondance Paul Claudel-Jean-Richard Bloch], La Licorne, Publication de la Faculté des Lettres de l’Université de Poitiers, 1980, n°4.

 Correspondance (1921-1939) de Jean-Richard Bloch et André Monglond, édition établie et annotée par Tivadar Gorilovics, Studia Romanica, fasc. XIV, Univ. de Debrecen, Hongrie, 1989.

 Correspondance entre Panaït Istrati et Jean-Richard Bloch, Cahiers Panaït Istrati, Regards sur Panaït Istrati, 1991, 8.

 Correspondance Jean-Richard Bloch-Valéry Larbaud. 1912-1933, Introduction et notes de Françoise Lioure, Cahiers des amis de Valéry Larbaud, Vichy, Bibliothèque municipale, n°29, 1991.

 Wolfgang Asholt, Le destin de Jean-Richard Bloch au théâtre Correspondance Jean-Richard Bloch-Jacques Copeau, Revue d’histoire du théâtre, juillet-septembre 1992, 3, n°175.

 Correspondance Jean-Richard Bloch - Marcel Martinet (1911-1935), textes établis et annotés par Haruo Takahashi, Tokyo, Ed. Université Chuô, 1994.

 Alix Tubman, Jacques Rivière-Jean Richard Bloch. Correspondance 1912-1924, Paris, Bulletin des Amis de Jacques Rivière et d’Alain Fournier, 71-72, 2e et 3e trimestre 1994.

 Lettres du régiment (1902-1903). Edition établie et annotée par Tivadar Gorilovics, Debrecen, 1998.

SOURCES :

 Fonds Jean-Richard Bloch, Bibliothèque Nationale de France. Bibliothèque Municipale de Poitiers.

 Moscou-RGASPI, Fonds 495 10 A 127 ; 495 270 7360 ; 517 1 1931, 1933 ; 517 2 1 ; 517 3 4, 6, 43 ; 541 1 128. - Arch. Préf. PPo. (classement provisoire 429)

 Réponse de J.-R. Bloch à la demande de renseignements biographiques de Léon Treich pour l’Almanach des Lettres françaises et étrangères, 1924, (Fonds J.-R. Bloch, Bibliothèque Nationale)

 Qui est-ce ? Ceux dont on parle, préface de G. Lecomte, Édition de la Vie moderne, 1934, 611 p.

 Dictionnaire de biographie française sous la direction de M. Prévost et Roman d’Amat, Letouzey et Ané, 1954, tome 6.

 Europe n°s d’avril 1947 et de mars 1947.

 La Pensée, septembre-octobre 1947 (spécialement l’article de Marcel Cohen, « Sur la formation de Jean-Richard Bloch dans les années d’enfance et de jeunesse »)

 Aragon, Préface « Les plus belles pages de J.-R. Bloch » op. cit.

 Aragon, L’Homme Communiste, Gallimard, 1953, 325 p., tome II.

 L’œuvre poétique, t. 3, 1936-1941, Livre club Diderot.

 Europe, n°s spéciaux de mars-avril 1957 et de juin 1966 (avec des notes biographiques).

 Citons aussi sous le titre « Le Robinson juif » des textes de 1925 parus dans Europe de juillet 1970.

 Vladimir Brett, « J.-R. Bloch et l’esthétique révolutionnaire », La Nouvelle Critique, 137, juin 1962.

 Jean Albertini, Avez-vous lu Jean-Richard Bloch ? Éditions sociales, Paris, 1981, 344 p.

 Jenny de Vasson une femme photographe au début du siècle, présentée par Christian Caujolle, Yvon Le Marlec, Gilles Wolkowitsch et
Jean-Marc Zaorski, Paris, Editions Herscher, 1982.

 Carlos Serrano, L’Enjeu espagnol. PCF et guerre d’Espagne, Paris, Messidor Éditions sociales, 1987.

 Carmen Giese, Les communications de Jean-Richard Bloch à Moscou en 1934 : Tradition de la critique marxiste dans les pays de langue romane. Colloque, Liblice, novembre 1987, ronéoté.

 Anne Brender-Briand, Étude d’une revue littéraire de la Belle Époque : l’Effort/L’Effort libre (juin 1910-juin 1914) revue fondée par Jean-Richard Bloch, Mémoire de DEA, Université d’Orléans, juin 1991.

 Stefan Wirth, Dreyfus - Affair und Drôle de Guerre in : Dissertation zur Erlangung des akademischen Grades doctor philosophiae vorgelegt dem wissenshafflichen Rat der Philologischen Fakultät der Humboldt-Universität zu Berlin, Berlin, 1992.

 Pascal Ory, La Belle Illusion. Culture et politique sous le signe du Front populaire - 1935-1938, Paris, Plon, 1994.

 Christophe Prochasson, Les Intellectuels, le socialisme et la guerre - 1900-1938, Le Seuil, 1993 ; « La création de L’Effort et son manifeste », La Revue des Revues, n°20, 1995.

 Tivadar Gorílovics, « Jean-Richard Bloch et la révolution au conditionnel », L’Europe en 1919 : pacifisme et révolution. Actes du Colloque organisé par Les Amis d’Henri Barbusse à Villejuif (94) du 5 au 7 novembre 1993, Les Éditions du « Réveil des Combattants ».

 Consuelo Fernandez, « Jean-Richard Bloch, un socialiste dans la guerre, d’après sa correspondance », Guerres mondiales et conflits européens, 175, 1994.

 Retrouver Jean-Richard Bloch. Textes réunis par Tivadar Gorilovics. Studia Romanica, séries Litteraria, fasc. XVIII, Univ. de Debrecen, Hongrie, 1994.

 Michel Trebitsch, Avant-propos à la réédition de Destin du Siècle, PUF, 1995.

 Marie-Cécile Bouju, Histoire de la Revue Europe 1923-1939, Université Paris X, Nanterre, 1994, Mémoire de maîtrise.

 Catherine Fhima, Des écrivains juifs français entre 1880 et 1930 : modalités identitaires à travers l’étude des discours et des sociabilités, Mémoire de DEA, EHESS, septembre 1994.

 Études Jean-Richard Bloch. Bulletin de l’association Etudes Jean-Richard Bloch, n° 1, 1er trimestre 1994.

 Jean-Richard Bloch ou l’écriture et l’action, sous la direction d’Annie Angremy et de Michel Trebitsch, Paris, Bibliothèque nationale de France, 2002 .